mercredi 20 mars 2013

A 36 mètres, au-dessus de la canopée


24 et 25 novembre 2012, nous voici partis pour une nouvelle aventure ! 
Direction : le camp Canopée.


8h45 :  le petit groupe se prépare à rejoindre le camp situé à  2 heures de pirogue, au bord de la crique Kourou et au milieu d'une forêt primaire (en Guyane le mot crique désigne une rivière, un cours d'eau)


Novembre signe la fin de la saison sèche (il n'a quasiment pas plu depuis 4 mois), le niveau de la rivière est au plus bas, les garçons descendent du bateau pour alléger la charge (c'est gras un homme !) et permettre au bateau de « re décoller ».



 

Pendant que Lionel, le chef de l’expédition plonge pour dégager une branche, Jean François  prend les commandes de la pirogue, il n’est pas peu fier ! (faut pas grand-chose pour contenter un mal ! ! ). 



Après quatre heures de navigation au lieu de deux, bas niveau de la crique oblige, nous découvrons  le camp.

Ici le carbet dans lequel nous dormirons ce soir à 10 m du sol.   





Le lendemain  matin, nous découvrirons qu’une jolie « téraphosa  leblondi » (une mygale quoi !) s’est gentiment invitée dans le carbet. Elle s’est installée à 10 cm d'un sac à dos. Pour peu, y'en a une qui rentrait en métropôle avec un joli souvenir !




Notre premier repas, avant de nous élancer dans les arbres. 


 C'est parti, on s'équipe !




Jolan part le 1er :
 JF en plein vol
Nous allons maintenant rejoindre 2 plate formes juchées à 36 m au-dessus du sol.
Vous voyez tout là-haut.








Comment on fait pour monter à 36m ?  
Attention, explication :  on est "installé" dans un baudrier et "amarré" à une poulie qui empêche la descente (ouf !). L'idée c'est, suspendu à cette poulie, de monter en même temps les pieds et les mains, puis de monter le bassin pour  "rejoindre" ses pieds et ses mains et ainsi de suite. C'est moins difficile que cela ne paraît. 
Démonstration :    





Personnellement, j'ai adoré, sauf peut être ce moment où prise dans un élan de liberté, j'ai regardé en bas. Oh, c'est haut quand même ! Là je me suis répondue "tais toi et grimpe !".
Une fois en haut, je regarde comment JF se défend.... Comme un chef!



Jolan tout content !

Enfin Lionel, le patron du camp Canopée nous rejoint ! Pieds nus....



Depuis les deux plate formes, reliées entre elles par un pont de singe, nous allons admirer la canopée et assister tranquillement au coucher du soleil.







Pourquoi cela s'appelle un pont de singe, parce qu'il y a des singes dessus, pardi ! La preuve.













































 




On reprend la tyrolienne dans l'autre sens, mais cette fois-ci en pleine nuit.


Faut que je vous parle de Lionel. Lionel, si tu me lis, ferme cette page ;-))

Ce type paraît avoir 40 ans, mais en fait, il  en a 312 ! 
Oui, j'ai compté et puis comment faire autrement ! Tout d'abord, il a construit ce camp, tout seul comme un grand,  il y a quelques années : les plateformes à 36 mètres, les tyroliennes, le carbet dortoir, le carbet repas.... Sachant qu'il faut savoir que le camp est à 2 heures de pirogue de la ville la plus proche (Kourou), et qu'il n'y a que de la forêt autour. Donc autant dire pas de grues, et toutes ces petites choses à moteur qui nous facilitent la vie. 
En en discutant avec lui il me dit "tu vois cette poutre là qui soutient le carbet dortoir ?"
- l'énorme tronc tu veux dire ?
- oui c'est ça et bien, je suis allé couper l'arbre en forêt, le plus dur a été de le ramener.
- oui mais comment tu as fait pour le monter à 10 m du sol ?
- simplement avec un système de poulies, j'étais debout sur la poutre et je me montais en même temps que la poutre.
- c'est sûr, dit comme cela, ça paraît plus simple !
Le soir au camp, au détour d'une conversation, il va chercher ses instruments de musique et nous joue de la musique bolivienne. Non, pas 3 notes hésitantes, genre le petit neveu le jour de son 5ème anniversaire, mais genre t'es assis à la terrasse d'un café, à La Paz et t'assistes au concert de "el condor passa".
Mais qu'est-ce que j'ai fait moi pendant toutes ces années ? Remarque à la fois, s'il a 312 ans c'est normal !






Bon, je suis écoeurée, je monte me coucher.

Le lendemain matin, alors que presque tout le monde est encore assoupi dans son hamac, nous nous levons et partons vers la crique.








Léo, notre jeune guide, est déjà à pied d'oeuvre (le point vert et gris au bout de la 2ème pirogue !)
Balata est déjà en train de se gratter. Il a "attrapé" un ver macaque.
Le ver macaque est un parasite porté par les mouches. Quand celle-ci se pose sur une plaie, le parasite en profite pour s'installer. Il se développe alors sous la forme d'un vers qui peut faire jusqu'à 10 cm et qui serpente sous la peau. Je sais c'est dégueulasse.
On décide alors à l'aide de Nathan et de Léo d'essayer de le lui retirer. Léo extrait environ 4 cm de vers, c'est déjà ça mais la tête est restée dedans.



L'après midi, Léo qui a passé la majorité de sa vie en Guyane, à arpenter pieds nus la forêt accompagné par son père, nous amène pour 2 heures de balades et nous explique les arbres et leur utilisation. Notamment cette plante, dont je n'ai pas pris la photo (allez savoir pourquoi) dont le coeur soigne les otites.


Ici, une large liane forme un hamac, pratique pour se reposer en forêt. Evidemment , il y a peu être une ou deux petites araignées et autres bestioles déjà installées.

Ici une liane que je baptise "tourbillonette".





Au milieu des feuilles, une jolie mygale sort de son terrier.




Un proverbe africain dit « si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ! »
Ben euh…. Ça m’aide pas vraiment là !

Après 2 heures de balade nous rejoignons la crique. 




Une petite baignade s'impose. Jolan se jette à l'eau le premier
Arpès une bonne baignade, nous rejoignons le camp en canoë.



Au camp, nous prenons un dernier repas ensemble. Puis nous reprenons la pirogue pour rentrer sur Kourou. En chemin, deux toucans nous saluent.






Ce qui m’a le plus marquée, ce n’est pas  la tyrolienne, les 36 m au-dessus de la canopée (même si c’était super !), c’est ce voyage que l’on fait hors du temps au cœur de la forêt. C’est comme si, chaque cellule de votre corps se souvenait qu’il y a plusieurs milliers d’années, ses ancètres ont vécu là. Comme si chaque cellule reconnaissait les arbres, les odeurs, les sons. Et vous sortez de là un peu groggy, avec l’impression de quitter un membre cher de votre famille…. C’est peut être ça « l’appel de la forêt » !



Merci à toute l'équipe du camp Canopée, Lionel, Léo, Lou et sa soeur, Nathan, sans oublier le chien Balata (non pas toi ver macaque) pour leur accueil chaleureux et leur envie de nous faire partager leur passion pour la nature.



A bientôt ....

 




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